Le matin se lève doucement sur la rade de Brest.

Le matin se lève doucement sur la rade de Brest.

Jean Le Cam nous attend, silhouette familière et sereine, à bord de son nouvel  Imoca,

« Tout commence en Finistère-Armor Lux ».

En silence, nous embarquons.

Un geste sûr et précis, et le foc s’ouvre. Le voilier prend vie, répondant à chaque mouvement du vent sous l’œil attentif de Jean. Télécommande en main, il commande son pilote et guide son bateau avec une aisance qui inspire respect, tandis que l’équipage, tout entier dévoué à ses gestes, ajuste les manœuvres avec une maîtrise presque chorégraphique.

Quatre gros winches, asservis à un moulin à café, permettent le maniement des drisses et écoutes qui sont toutes ramenées dans le cockpit en passant sous le pont, qui présente une absence totale de manœuvres.

Le vent est timide, trop doux pour dévoiler l’âme entière de l’Imoca.

Pourtant, dès que la brise atteint 10 nœuds, le bateau, comme une bête réveillée, s’élance à

10 nœuds à 35 degrés du vent.

Une promesse flotte dans l’air salin : celle de prouesses inexplorées, à la merci d’une brise encore à venir.

Autour de nous, la mer d’Iroise s’étend, parsemée de voiliers en fête, témoins silencieux de notre traversée. Les heures passent, et avec elles, le vent grandit. L’après-midi, c’est une autre histoire : le bateau fend les vagues, une traînée d’écume derrière lui, sa coque en carbone résonnant contre le clapot. Dix-huit nœuds, et la mer nous appartient.

Mais déjà, le retour nous appelle. Le foc se replie, tout se calme. Nous laissons derrière nous l’immensité pour retrouver la terre, emportés par la vedette qui nous ramène au port.

Recit Jean Yves Roubertou.